Né d’une collaboration avec une équipe de collectionneurs Franco-Suisses, j’ai réalisé il y a quelques années un buste au 1/3 d’un lycan William tiré du film » Underworld évolution« . Cette création avait un challenge intéressant car le buste devait être couvert de « vrais » poils et non de poils sculptés à même le buste.
Pour la première fois, j’allais aussi essayer une nouvelle matière, la plastiline Chavant Médium couramment utilisée dans le domaine de la sculpture professionnelle.
Le rough en sculpture
Avant d’attaquer le buste, je réalisai un rough (croquis) de la future sculpture à plus petite échelle afin de déterminer la posture finale de la pose.
Une fois cela validé, j’attaquai la sculpture en plastiline Chavant. Au bout d’une trentaine d’heure, la bête était finie.
Je séparai la sculpture en plusieurs parties afin d’en faciliter le moulage : oreilles, dentition et le reste du buste.
Le rotomoulage, la muscu pas chère
Le moulage fut réalisée en silicone avec une chape de plâtre pour maintenir l’ensemble. La résine fut coulée suivant la technique du rotomoulage. Si vous avez cliqué sur le lien (tant pis pour les autres), vous avez pu voir que la technique est assez physique. Il existe des machines qui font ça très bien mais bon faut les construire ou les acheter et pour le peu de tirage que j’avais, j’ai préféré faire ça à la main.
Après avoir pris 10 cm de plus à chaque avant bras, les tirages résines étaient prêts. Nettoyage, brossage, séchage, et hop plus qu’à assembler les trois parties…
Afin de dissimuler les raccords (même minimes), je travaille comme les maquettistes avec du Milliput (non, ce n’est pas une prostituée de petite taille – bonne chance pour traduire ça en anglais petersteven).
Une fois cette étape achevée, j’ai passé une couche d’apprêt gris sur les tirages afin de donner un peu plus de lisibilité, ce qui révèle souvent les défauts qu’il faudra corriger.
Avant dernière étape et pas des moindres avant le poilage : la peinture. Le lycan William est loin d’être simple à peindre. Sa peau laiteuse grisâtre est parcourue de minuscules veines et de « tâches » de vieillesse. Je passerais de nombreux heures à peindre les 7 exemplaires, le premier étant toujours le plus difficile et le plus long à peindre avant de prendre le coup de pinceau sur les suivants…
A poil la bête
Nous voila maintenant à l’ultime étape, la pose des poils. Après avoir rejeté l’utilisation de ma propre pilosité (oui je suis assez proche des wookies de ce côté là), je me suis dirigé vers le crêpé de laine que l’on utilise pour faire des fausses barbes ou moustaches. La technique est plus simple qu’il n’y parait, je commence à coller les poils à la base du buste par couches successives, ainsi la couche supérieure cache les raccords de la couche inférieure. Le plus difficile étant de cacher les poils qui seront directement en raccord avec la peau. J’ai passé en général 1/2 heure de poilage par buste.
Dernières finitions qui permettaient à chacun d’avoir un modèle unique : sang dans la gueule, poils humides…
Après quelques mois, les lycans étaient finis et parvinrent chez leurs propriétaires respectifs, ravis….
par philigore